Wim Delvoye au Louvre : un agneau déguisé en loup
Jusqu’en septembre, à ses risques et périls, le Musée du Louvre ouvre grand
ses portes à l’artiste Wim Delvoye, accueillant dans ce temple de l’art un blasphémateur de la plus pure espèce. La messe est dite, le loup est entré dans la bergerie…Il est flamand. Il déteste l’art minimal et collectionne les livres rares aussi méticuleusement que les étiquettes de "La Vache qui
rit". Il tricote des camions en dentelle gothique, élève des cochons tatoués dont il vend la peau aux enchères (entre 50 000 et 150 000 euros tout de même) et invente le vitrail X,
émaillé de scènes sexuelles. Sa Cloaca, "machine à excréments" qui reproduit artificiellement le système digestif, a été exposée dans les plus grands musées du monde. Il
en existe aujourd’hui dix versions… Son nom est Wim Delvoye, prononcé "delvoi". Décomplexé, l’artiste se joue de la tradition, provoque le marché mais avec le sérieux d’un artisan médiéval.
Convié aujourd’hui au Musée du Louvre, il donne libre cours à son irrévérence dans le très visité département des objets d’art.
Céline Pietre