« À Contre Temps »
Les cimaises du château de la Briantais accueillent jusqu’au jeudi 19 septembre l’exposition des œuvres de quatre élèves de l’EDACC, école des arts du canton de Châteauneuf.
Richard Carpentier travaille l'aquarelle depuis cinq ans au sein de l'école des arts du canton de Châteauneuf. Mais sa passion pour le dessin et l'aquarelle est plus ancienne. À travers ses « Regards », il nous offre des aquarelles légères et épurées. Un voyage initiatique, mais aussi culturel, dans le regard de l'autre. Captivant ou hypnotique, rêveur ou expressif, joyeux ou triste, cette série de regards interpelle le visiteur. Le regard, support important de la communication entre individus, influence sur le comportement d'autrui et dans la cognition sociale. Chacune de ces aquarelles nous offre la perception d'une représentation de notre environnement, de soi-même ou des autres individus.
Élève de l’école depuis quelques années, Marie Frogé est venue avec pour tout bagage l’envie de peindre. Très vite, elle domine son sujet et affiche de réelles dispositions. Si son travail a commencé par quelques réalisations figuratives, au-delà de ces dispositions pour la couleur, elle a compris très vite l’importance de l’originalité d’un sujet à traiter. Et même si son regard se porte sur la nature, qu’elle aime, c’est dans le détail de celle-ci qu’elle signe ses œuvres. Elle capte, en équilibre fragile sur la feuille d’un arbre ou suspendu aux pétales d’une fleur, les reflets de lumière de gouttes d’eau. Marie nous offre ainsi, dans un jeu de couleurs lumineuses, ce qui échappe à nos yeux souvent trop distraits.
Sophie Parage débarque à Saint-Malo en 1991 après une enfance en région parisienne. Après le dessin la couleur s'impose à elle très vite. Puis elle découvre la poterie avec « le plaisir de mettre les mains dans la terre ». Élève de l'école des arts du canton de Châteauneuf, aujourd'hui, Sophie pratique la peinture à l‘huile, « une technique qui me convient car il y a de la matière, de la couleur et le repentir est possible ». Au travers sa passion pour la randonnée et la nature, elle y puise ses sujets de prédilection. Elle capte et croque des paysages au cours de ses balades pédestres. Puis, elle les couche sur la toile. Des allées ombragées, des ciels profonds ou tourmentés, au fil de ses œuvres la palette s'enrichit jusqu'à ce que le sujet devienne un prétexte à la couleur. La lumière, omniprésente nous appelle et nous offre une invitation au voyage. Avec l'envie même parfois d'emprunter ces chemins perdus pour en percer le mystère. Un sens artistique qu’elle dit « avoir hérité de sa grand-mère maternelle qui peignait aussi dans sa jeunesse. Elle serait heureuse de voir mon parcours dans la peinture ».
Nicole Simon peint et fréquente l’EDACC, École des arts de Châteauneuf, également depuis plusieurs années. C'est par la peinture figurative qu'elle a commencé son travail. Puis une nécessité de rupture est apparue. L'envie d'aller plus loin, de créer. Alors elle cherche. Et trouve. Mais ne vous y trompez pas, sous l'apparence abstraite de ses toiles, se cache un véritable travail de recherche, d'architecture et d'étude de la couleur. Et si le trait peut apparaitre parfois brut, il n’en est pas pour autant juste. Alors se devinent des personnages qui nous invitent à la réflexion de notre condition. Ou encore, l'écorce d'un arbre ou le cocon d'un papillon prend alors un sens aussi inattendu que surprenant.
Gérard Simonin présentera sa première exposition en 1969 à la maison de la culture d’Auxonne. En 1999, trente ans plus tard, après une série d’exposition en France et à l’étranger, il pose son chevalet en Bretagne, ouvre son atelier et créée dans la foulée l’EDACC, l’école des arts du canton de Châteauneuf. Pour cette exposition, l’artiste présente au travers d’une série d’œuvres sa vision du temps. Sans en être une obsession, le temps est chez lui une interrogation permanente. Il ne cherche pas pour autant à questionner sa manière de l’interpréter. À la fois immatériel et perceptible, Gérard Simonin en fait une approche singulière. « L’homme qui marche » ou encore « songes et rêveries » nous ouvrent des portes sur l’intemporel et nous sensibilise sur l’importance des traces que laisse en chacun de nous, le temps qui nous forge. Et nous échappe.